Uchu Nekoko : « Hino Ataru Basyo Ni Kiteyo »
216 décembre 2021 par Vincent Mondiot
C’est l’une des très rares fois de ma vie où je suis allé vers un disque de cette façon, et je dis « très rare fois » pour me ménager une marge d’erreur, mais y a moyen que ce soit en fait la première fois, tout court : j’ai découvert Uchu Nekoko via l’artiste qui a dessiné la pochette de son premier EP, à savoir Tomoko Oshima, l’autrice du génial manga Le Monde selon Setchan (j’ai fait une vidéo à son propos, si tu veux).
Je suis Tomoko Oshima sur Instagram, en fait, et hier elle a posté ladite pochette avec un lien. Tout son message était en japonais, j’ai rien compris, mais j’ai reconnu le saint-mot « bandcamp », j’ai donc cliqué, et comme l’EP était gratuit, j’ai donc téléchargé.
Et je ne regrette pas, parce que ce Hino Ataru Basyo Ni Kiteyo est vachement bien.
Clarifions d’entrée de jeu les choses, parce que je sais qu’entre la pochette, le titre en japonais et la mention du mot « manga » dans mon introduction, certains d’entre vous sont déjà en train de se faire des idées : les sept titres d’Uchu Nekoko (宇宙ネコ子 : d’après Google Trad, ça voudrait dire un truc du type « jeune chat du cosmos ») ne sont absolument pas de la j-pop, et rien ici ne ressemble au cliché qu’on a des génériques d’animes japonais. C’est bon, vous pouvez rester jusqu’au bout de l’article.
A part le fait qu’Uchu Nekoko chante en japonais, même, il n’y a rien de spécialement marqué « archipel du soleil levant » (j’essaie d’éviter les répétitions) : on est bien plus dans une ambiance américaine des années 90’s, avec un mélange entre shoegaze et pop indé vraiment brillant, et très apaisant.
Il n’y a que sept titres, sur Hino Ataru Basyo Ni Kiteyo, dont l’instrumentale Rebirth, mais ils rentrent tous dans la catégorie de la potentielle bande-son du quotidien pour emokids tristounes, et c’est exactement comme ça que je me sens la plupart du temps, donc clairement, mes playlists hivernales 2021-22 vont devoir compter avec elle. Mention spéciale au titre 9, qui m’a étrangement fait penser à certaines ambiances développées sur le fabuleux Welcome The Night de The Ataris (je n’attends plus leur prochain album, ne vous inquiétez pas, ça fait genre quinze ans, maintenant, je me suis fait une raison).
Je n’ai pas mille trucs à dire sur ce disque, en fait, à part que je l’aime déjà beaucoup. J’ignore le lien entre Tomoko Oshima et Uchu Nekoko (sont-elles amies ? Sont-elles une seule et même personne ? La vie a-t-elle un sens ?), mais je sais que vous êtes à quelques clics de faire cette expérience à chaque fois délicieuse : celle de découvrir un disque dont presque personne ne vous parlera, que vous n’entendrez nulle part ailleurs que dans vos écouteurs, mais que vous aimerez intimement, comme une partie secrète et douce de votre âme.
Ce disque, il est gentil et triste à la fois. Il me donne envie de rouler longtemps en voiture, avec des paysages enneigés de l’autre côté de la vitre. Il me donne l’impression d’être dans l’épisode de fin de la saison 3 d’une série sur l’adolescence, avec l’un des personnages principaux qui vient de se faire larguer, qui pleure, mais qui sais qu’il ira bientôt mieux et OH MON DIEU VINCENT ARRÊTE, TA VIE N’EST PAS UN TEEN MOVIE CALIFORNIEN, T’AS TRENTE-SEPT ANS, PUTAIN !
Bref, téléchargez cet EP, ok ? En plus il est gratuit, donc faites pas genre.
Et puis je vous remets ma vidéo sur Le Monde selon Setchan, parce que voilà. Abonnez-vous et lâchez les pouces bleus.
La piste 6 se nomme 9. J’aurai voulu penser d’abord au Yin et Yang (rien avoir avec le Japon d’ailleurs) mais autre chose m’est venu à l’esprit 🙂
Belle découverte, as usual, thanks man.
De rien ! J’en profite d’ailleurs pour dire que depuis, j’ai découvert que :
1) Uchu Nekoko était un groupe plutôt qu’une chanteuse solo
2) c’était pas du tout leur premier EP, vu qu’ils ont sorti pas mal de trucs depuis quatre/cinq ans !
Bref, encore un article parfaitement travaillé.