En 2016, Terrortriste revient.

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1 octobre 2015 par Vincent Mondiot

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   Entre septembre 2004 et avril 2006, j’ai écrit et publié moi-même un fanzine qui s’appelait Terrortriste.
C’était un fanzine un peu particulier, dans le sens où il s’agissait en réalité d’un roman. Un roman qui certes reprenait l’esthétique « ciseaux et tube de colle » propre au médium, ainsi que certains de ses classiques, comme les chroniques de disques ou les billets d’humeur politiques, mais tout ça était intégré à ce que je considérais déjà à l’époque comme un authentique roman, destiné à raconter une histoire et à faire vivre des personnages fictifs.
Le personnage principal, justement, c’était Sarah. Une étudiante de vingt ans qui combattait son ennui, sa peur de l’âge adulte et sa dépression naissante en écoutant des disques de punk, en prenant des photos et en s’adonnant au vandalisme de grande échelle. C’était elle qui racontait l’histoire, elle qui « écrivait » Terrortriste, en vrai. Ou en faux, plutôt. Enfin, vous comprenez.

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   Sept numéros sont sortis. Sarah y a partagé ses réflexions, a essayé d’y faire son auto-psychanalyse, y a parlé de ses disques et de ses films favoris et y a raconté ses voyages, réels ou métaphoriques.
J’ai adoré faire ça. C’était la première fois que j’avais l’impression d’écrire un truc qui, malgré de nombreux défauts et maladresses, tenait la route, et disait ce que j’avais envie de dire. C’était sincère, et ça sortait exactement de la façon dont j’espérais que ça sorte. Encore aujourd’hui, dix ans plus tard, je ne rougis de rien de ce qui se trouve dans Terrortriste.
Et je sais que parmi les quelques lecteurs qu’a pu avoir ce roman, certains s’en souviennent encore. C’est étonnant pour moi, mais réellement, même maintenant, c’est de tout ce que j’ai écrit la chose dont on me reparle le plus fréquemment, je crois. Quand je reçois un mail de la part de quelqu’un qui ne me connaît pas, c’est plus souvent pour évoquer Terrortriste que Tifenn, par exemple.
D’ailleurs, avec le recul, je me dis que les racines de Tifenn sont assez visibles dans Terrortriste, en fait… Mais ce n’est pas le sujet, laissons ça de côté.
Je sais, pour l’avoir tout simplement entendu ou lu de la part de plusieurs amis et connaissances, que Terrortriste est un truc qui, pour des raisons qui m’échappent un peu, a marqué certaines personnes. Moi y compris.

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   C’est pour cette raison, et aussi simplement parce qu’on me le demande régulièrement depuis presque dix ans, que j’ai décidé de m’atteler à la réédition de ce roman. Ca se fera courant 2016, en édition corrigée et augmentée, sous la forme d’un gros volume réunissant les sept numéros du fanzine ainsi que tous les bonus que je pourrai y ajouter. J’ai dans l’idée d’en faire un chouette objet. Et, évidemment, ce sera en auto-publication. Faut dire qu’avec la masse de vols de propriétés intellectuelles que contient Terrortriste, ce serait difficile de vendre ça à un éditeur… Je n’ai même pas envie d’essayer, d’ailleurs.
Outre offrir un baroud d’honneur à ma première vraie bonne histoire, j’ai en effet également envie d’essayer un truc différent. Terrortriste était déjà expérimental dans sa forme. J’ai envie de voir s’il peut également l’être dans sa diffusion. J’ai une revanche à prendre sur le monde de l’édition… Et qui de mieux placé qu’une fille avec des bombes de peinture et des explosifs maison pour leur demander s’ils ont vu Kay ? (un exemplaire gratuit au premier qui comprendra cette vanne)

   Bref, en 2016, Sarah viendra vous dire au revoir. Elle espère que vous serez au rendez-vous. Moi aussi.

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2 réflexions sur “En 2016, Terrortriste revient.

  1. Josh dit :

    Joie. Vraiment.

  2. […] point de départ de quasiment toute ma vie d’écrivain va s’achever là.Terrortriste, je ne vous refais pas l’histoire, mais c’était vraiment un gros truc, pour moi, il y a quinze ans de ça. Grâce à ce […]

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