Cloud Nothings : « Here And Nowhere Else »
Poster un commentaire8 mai 2014 par Vincent Mondiot
T’as vu, ça faisait longtemps que j’avais rien posté ici, hein ?
Non, en vrai t’avais sûrement rien vu parce que toi aussi, ça faisait longtemps que t’étais pas passé dans le coin… D’ailleurs, peut-être bien que tu n’es toujours pas dans ledit coin, en ce moment même, et que je parle tout seul. Pas grave, continuons, je me tiendrai compagnie.
La raison pour laquelle je n’ai rien écrit depuis un mois, c’est qu’en fait bah, depuis le dernier Fireworks et surtout ma découverte de Junior Battles, aucun disque ne m’a spécialement marqué, que ce soit dans les nouveautés ou les vieilleries. Pareil pour les bouquins, ça fait un bon moment que je n’ai rien lu qui m’aurait cisaillé le cerveau… J’espère que ça va se débloquer bientôt. Ca fait vraiment mille ans que je n’ai pas parlé de livres ici, c’est dommage. Enfin, « dommage », je n’en sais rien, mais disons en tout cas que ça fait prendre la poussière à la rubrique, quoi.
Bon, merde, on s’en bat tous les couilles de mes états d’âme de blogueur malheureux, putain ! Parlons sérieusement, ok ? Si je sors de ma retraite méditative, c’est parce qu’hier soir m’est tombé une putain de brique sur la gueule et qu’il faut que j’en parle tout de suite. Cette brique elle s’appelle « Here And Nowhere Else », et elle fait office de quatrième album au groupe américain Cloud Nothings.
Enfin, je dis album parce que c’est comme ça que le groupe considère les choses, mais le disque ne contient que huit titres, donc bon, long EP, petit LP, à toi de voir. De toute façon, de ça aussi on s’en fout, parce que les huit titres en question sont bien assez furieux, parfaits et immédiats pour compenser largement leur faible nombre. C’est un peu l’unité d’élite du rock moderne, ce disque. Tu sais, la strike team de quelques pauvres gars capables à eux seuls de mettre à mal une armée de deux mille soldats…
Bon, en tout cas, comme je te disais, ce disque (qui est sorti y a genre un mois) est le quatrième de Cloud Nothings. Et pourtant, pour tout t’avouer, je n’avais jamais entendu parler d’eux avant hier et cet article sur AlternativNews.
Je l’ai déjà dit à de multiples reprises, mais je suis rarement très au fait des nouveautés qu’il me faut absolument écouter. J’ai toujours trois ans de retards sur la pointe.
En tout cas, pour le coup, ma méconnaissance totale du groupe et de son passif musical t’assurera que mon texte ne parlera QUE de ce « Here And Nowhere Else ».
Un album monstrueux, comme déjà dit plus haut. Un truc qui crache des flammes dans tous les sens, avec une voix de sale morveux qui prend la vie au second degré, des guitares qui vrillent les tempes et des cris qui font saturer des micros de mauvaise qualité. La basse ronfle comme pas possible, le son est crado, l’édifice semble prêt à s’écrouler à n’importe quel moment, et pourtant ça tient toujours parfaitement, avec même un sourire narquois sur les lèvres. L’impression d’avoir attendu exactement ces chansons toute ma vie sans le savoir, un peu.
Archers of Loaf, Nirvana, Modest Mouse, Hot Water Music… Y a de tout ça dans ce disque, mais les influences se rentrent les unes dans les autres dans un bordel total, et au final, à aucun moment ce bref renvoi acide d’album ne donne l’impression de chercher à se rapprocher de qui que ce soit d’identifiable. Il fait juste le taf en livrant le disque de rock le plus nerveux, urgent, évident et excitant sorti pour le moment en 2014. A l’aise.
C’est marrant, parce qu’à la fois, le talent incroyable des mec pour composer des tubes écrasants question pop-rock prouve que, ouais, c’est clairement pas leur coup d’essai, mais en même temps, la fougue super braillarde et frénétique du disque rapproche vachement celui-ci de l’énergie qui se dégage généralement des tout premiers disques des groupes punk. Un beau paradoxe, que je n’ai pas viré de mes enceintes depuis maintenant huit heures non stop.
Si tu veux en savoir plus sur eux, c’est comme d’hab, t’as leur site internet qu’est là et puis je te fous en fin d’article l’excellentissime clip de « I’m Not Part Of Me », le dernier titre de l’album. Ecoute-le en te disant que sa qualité est parfaitement représentative de l’ensemble de l’album, à la seule différence que les sept autres chansons sont un peu plus vénères que celle-ci.
A noter, avant que je ne te laisse écouter ça, qu’ils seront en concert le 20 mai prochain à Paris. Dans moins de deux semaines, quoi. Seule date française. Pas sûr que j’y sois, mon intérêt pour les concerts en général diminuant assez rapidement depuis quelques années, mais vu l’énergie du disque, si les mecs arrivent à en ramener ne serait-ce qu’un quart sur scène, ça devrait être plutôt bandant.