« Explosions Textiles – Mon premier t-shirt de groupe »
131 janvier 2014 par Vincent Mondiot
Un court texte, ce soir. Un court texte qu’au départ je voulais classer dans la rubrique « random shit » de ce blog, et qui finalement va se retrouver à cheval entre celle-ci et mes critiques de livres.
Un court texte sur un recueil qui vient de sortir, et qui s’intitule « Explosions Textiles ». Dedans, quarante-cinq activistes de la scène rock française racontent les circonstances, les pourquois et les comments, de leur premier t-shirt de groupe.
Et parmi ces quarante-cinq bites en bois, il y a moi, qui ai signé une préface à l’anthologie en plus de livrer d’honteux souvenirs au sujet d’un fameux sweat à capuche bordeaux qui a fait ma réputation à l’époque du lycée… Les vrais s’en souviendront.
C’est l’amigo Nasty Samy qui est à l’origine de ce projet, et je lui tire mon chapeau (un bob AC/DC, probablement… Tu comprendras en lisant le bouquin). Parce que, comme je le disais, au départ, je comptais classer ce petit texte assez orienté « auto-promo » dans les random shit, histoire de ne pas me mettre à faire la critique d’un livre au sommaire duquel je suis présent.
L’exercice serait tellement ridicule que même là, alors que cet article se destine à être également classé en « critique de livre », je refuse de m’y adonner.
Mais merde. Quand même.
J’ai reçu mon exemplaire ce matin. Et j’ai passé la journée et la nuit à le lire, jusqu’au bout, presque sans m’arrêter.
Ca va peut-être te faire marrer, vu le thème du livre, mais certains textes m’ont quasiment mis la larme à l’oeil. D’autres m’ont fait marrer, d’autre simplement sourire façon nostalgie en coin. Putain de bel objet (avec une couverture qui est le mix parfait entre un Malabar et « Les Crados »), et putain de belle collection de textes.
Derrière l’aspect bizarro-anecdotique de l’idée de faire parler des gens sur leur premier t-shirt rock, il y a en fait la volonté d’une plongée en apnée dans le passé, une autopsie bienveillante des gosses que nous étions tous. Une analyse progressive et collégiale, à laquelle chaque contributeur apporte sa pierre discrète et inconsciente, de comment c’était, réellement, que de faire partie des dix seuls « hardos du collège ».
Ce livre, finalement, alors que ses auteurs ne se sont à ma connaissance concertés qu’à travers Nasty Samy, il se lit presque comme un roman. Ou comme le script d’un film qui s’ouvrirait sur un long plan panoramique d’une petite ville française à la fin des années 80, avec un ciel gris au-dessus de pavillons moches, et une bande d’ados boutonneux qui rentreraient des cours en fumant des clopes en cachette avec des patchs Iron Maiden sur leurs sacs.
Ensemble, sans trop le savoir, les auteurs de ce livre ont raconté une histoire. Celle de collégiens fans de rock et de films d’horreur qui cherchent à identifier leurs semblables dans les couloirs de l’école, et pour qui les t-shirts sont un signe de reconnaissance. L’histoire, aussi, simplement, de quelques adolescents dans la France des années 80 ou 90. Il y a sérieusement un côté « teen movie autobiographique », dans certains de ces textes. Un bon teen movie, je veux dire. Un dont je voudrais faire mon film culte et avoir le t-shirt, tiens !
Et, malgré le thème super précis de l’anthologie, les textes parviennent à ne pas se ressembler, évitant la répétition pour lui préférer la complémentarité, certains contributeurs se répondant les uns aux autres sans s’en rendre compte. Et franchement, je suis fier d’avoir participé à ça. Je ne connais quasiment aucun des autres auteurs au sommaire, et pourtant, j’ai l’impression qu’on a toujours tous fait partie du même club secret, sans le savoir.
Un club qui compte parmi ses membres des mecs comme Olivier Portnoi (chanteur du groupe Dead Pop Club et ancien journaliste de Rock Sound), Thierry Tuborg (écrivain), Bertrand Pinsac (journaliste chez Velvet/Versus/Noise/New Noise), Rurik Sallé (journaliste spécialiste du cinéma « de genre », comme on dit), Stéphane (auteur du légendaire zine « Rad Party » et chanteur du groupe Crippled Old Farts), Gwardeath (blogueur bien connu des services), ou Nasty Samy lui-même, que je ne te ferai pas l’offense de te présenter une énième fois.
Ouais, y a eux, et puis une quarantaine d’autres, qui sont au moins aussi passionnants à lire. Et non, je ne parle pas spécialement de moi.
Et c’est sur ce dernier paragraphe très « quatrième de couv’ » que je vais m’arrêter, d’ailleurs, histoire de ne pas trop putasser non plus.
En tout cas, si j’ai réussi à te donner envie de lire cet objet littéraire aussi incongru que touchant pour quiconque s’y reconnaîtra, bah il ne te reste plus qu’à cliquer ici ou là pour te le procurer. En plus, joie totale pour les murs de ton appart : il est vendu avec en cadeau une affiche de la couverture.
Et si par contre j’ai merdé et que tu n’es pas encore sûr de toi, mais que tu veux bien me laisser une dernière chance, bah tu vas lire cette interview que Samy a faite au sujet du livre, et tu vas écouter ce podcast sur le même thème (avec en bonus une playlist se calant plus ou moins sur les t-shirts au sommaire du recueil).
Par contre, si après tout ça t’es toujours « Meeeeeeiiiinh, je sais pas… », bah là, tu dégages et tu reviens pas.
Bon. Il n’était pas si court que ça, en fait, ce texte… Et en plus, finalement, il sera classé dans trois rubriques, et pas juste deux… Je pense que tu vas comprendre pourquoi assez facilement.
Très bizarrement, je te jure que j’avais presque oublié l’existence de mes articles « Wearing Memories », et que ça vient juste de me revenir… Peut-être bien qu’il faudrait que je ressuscite la rubrique, tiens. Je vais y réfléchir.
[…] Nasty Samy… Nasty Samy avec lequel j’ai moi-même travaillé, il y a quelques années, autour d’un autre livre ! Nasty Samy qui, surtout, est lui aussi au sommaire de Nouvelles de la Zone 52. Comme, […]