Wearing Memories : Kris Roe
126 octobre 2012 par Vincent Mondiot
Avertissement : il ne sera pas ici question du déguisement de tigre que je porte sur la photo, mais du t-shirt se trouvant dessous.
Ce t-shirt représente la pochette de l’album « Blue Skies, Broken Hearts… Next 12 Exits », du groupe The Ataris. C’est d’ailleurs un peu un t-shirt pour initiés, parce que nulle part n’est indiqué le nom du groupe, et ça pourrait passer pour une image random mise au pif par H&M sur l’un des modèles de sa collection été 2012. Jusqu’ici, je n’ai croisé dans le métro aucun regard complice laissant à penser que quiconque ait reconnu la référence.
J’ai acheté cette sémillante étoffe (en fait, à chaque fois que j’écris un Wearing Memories, je me dis que c’est pas mal dur de trouver des synonymes à « t-shirt ») lors de l’unique concert parisien qu’avait donné Kris Roe, le chanteur des Ataris, à l’automne 2008. Un concert dont je me souviens bien, et qui reste l’un des moments importants de ma vie de fan.
A l’époque, quelques temps après la sortie du monument « Welcome The Night » (dont le titre n’est pas étranger à celui du présent blog), Kris Roe se balade un peu partout dans le monde en solo, seulement accompagné de sa copine et de sa guitare. Et pour payer l’essence et justifier les billets d’avion, il donne des concerts acoustiques sur le bord du chemin. Celui de Paris a eu lieu dans une salle moyenne, devant un nombre étonnamment élevé de fans. J’y étais allé seul, histoire d’être à l’aise pour chanter en choeur chaque mot. Et aussi parce qu’à l’époque je ne connaissais personne que ça aurait vraiment intéressé.
Faut savoir que Kris Roe est mon songwriter favori. Je connais la discographie des Ataris sur le bout des doigts, et comme je l’ai déjà expliqué par le passé, ce mec représente un peu plus à mes yeux que les autres chanteurs que je kiffe.
Alors ce soir-là, c’était un genre de rite religieux, un peu. Je venais baiser la main de mon pape personnel.
Et j’ai pas été déçu. On a parlé ensemble une vingtaine de minutes autour de sa table de merch, et j’ai eu le droit sans rien demander à une chanson dédicacée sur scène et à une reprise de Lucero, en référence à la discussion qu’on venait juste d’avoir sur ce groupe.
Le moment a été (très mal) filmé, et on peut m’entendre crier les paroles, à certains moments.
Alors ouais, ce t-shirt reste pour moi lié à ce souvenir.
Un souvenir bizarre, qui trahit complètement le versant un peu crade de ma tendance habituelle à être « fan », à idolâtrer certaines personnes au lieu de, justement, ne les voir que comme des personnes.
Cela dit, j’insiste : on a discuté. D’un autre groupe dont je portais ce soir-là le t-shirt (on en revient toujours à ça !), de Paris, de photographie… De trucs sans grand intérêt. Mais justement. C’était cool. On discutait juste. Je ne suis pas certain qu’une telle possibilité soit ouverte avec toutes mes idoles. Genre, je me vois mal parler du beau temps avec Stephen King. Pas que j’aimerais pas, hein. Juste, je m’en sens pas capable.
Là, idole ou pas, Kris Roe, j’ai pu. Peut-être parce que ça restait un concert de pop-punk. Peut-être parce qu’on avait déjà échangé deux trois mails. Peut-être juste parce qu’il était aussi accessible que je l’avais espéré. J’en sais rien.
Je sais par contre que ça reste un concert que je suis heureux d’avoir fait seul. C’était un moment un peu intime, et ça a laissé le souvenir d’une soirée agréable et unique.
C’était à l’automne 2008, ouais.
A ce moment-là, l’album faisant suite à « Welcome The Night » avait déjà été annoncé comme étant en chantier.
Aujourd’hui, à l’aube de la fin du monde, « The Graveyard of the Atlantic », ce supposé sixième album, n’est toujours pas sorti.
De temps en temps Kris Roe balance une chanson ou deux, et si celles-ci sont cool, on attend toujours de se faire retourner la gueule. On attend l’album. Et il ne vient pas. Ca fait presque six ans, et ça commence à méchamment sentir le sapin.
Alors Kris Roe s’occupe comme il peut, dévoilant un peu plus chaque jour que The Ataris, c’est lui, comme en atteste l’incroyablement longue liste de musiciens qui ont défilé à ses côtés sans jamais rester, ou ce récent pétage de plombs sur scène, au cours duquel il a balancé sa guitare à la gueule de son batteur. Pétage de plombs qui a été suivi de plusieurs ridicules vidéos d’explications des deux parties de « l’affaire ». Ca a donné lieu à quelques déballages marrants sur les forums US, où visiblement tout le monde s’accorde pour dire que Kris Roe est un connard.
J’en sais rien. Moi je me souviens de ce concert solo. De notre discussion. De mon t-shirt. Et je me dis que non, ce n’est pas un connard. En tout cas il ne l’a pas été avec moi.
Juste, il y a le problème de ce prochain album. Parce que « Welcome The Night », c’était en 2007. Et les chansons, ça s’imbibe d’émotions. La discographie des Ataris je l’ai saignée dans tous les sens, les chansons-éponges sont pleines, je ne peux plus rien y faire entrer. Elles sont déjà associées à mille moments, mille images. Il m’en faut des nouvelles. Et elles ne viennent pas. Alors je vais voir ailleurs. Chez Fireworks, chez The Wonder Years, chez ceux qui sont là.
J’espère que bientôt, ce sera à nouveau le cas de Kris. Si l’avenir répondra par l’affirmative, alors je serai là. Et je sais déjà quel t-shirt je porterai.
[…] l’ai déjà dit plein de fois ici, mais The Ataris, c’est mon groupe favori.Ceci est principalement dû à leurs […]